EDF : bénéfice triplé malgré la crise
Le géant français de l’électricité rêve du premier rang mondial, après des bénéfices multipliés par trois en 2011 malgré la crise et la catastrophe de Fukushima. La production d’énergie nucléaire a même dépassé ses objectifs.
Le géant français de l’électricité a précisé ainsi avoir réalisé un bénéfice net-part du groupe de 3,010 milliards d’euros en 2011, près de trois fois plus qu’en 2010 (1,020 milliard), en dépit d’une stagnation de son chiffre d’affaires à 65,3 milliards.
L’électricien a expliqué l’envolée de ses profits par de bonnes performances opérationnelles, et en particulier une production d’électricité nucléaire supérieure à ses objectifs tant en France qu’au Royaume-Uni. Par ailleurs, les comptes de 2010 avaient été plombés par de lourdes dépréciations d’actifs à l’étranger, notamment aux Etats-Unis.
« Nous avons réalisé une performance particulièrement remarquable étant donné l’environnement troublé », s’est réjoui le PDG du groupe, Henri Proglio, en présentant ces résultats. Il a rappelé que le « coefficient de disponibilité » (un indicateur de performance clé) du parc nucléaire français était passé de 78,5 % à 80,7 %, ce qui représente « une progression record, jamais encore réalisée en un an depuis que nos 58 réacteurs sont en fonctionnement ».
Grandes ambitions
Cela a permis de compenser une baisse de la production d’électricité française d’origine hydraulique, causée par la météo : 2011 a été l’année la plus sèche en France depuis 22 ans.Du côté des perspectives pour la période 2011-2015, EDF espère une croissance organique de 4 à 6 % par an en moyenne de son Excédent brut d’exploitation (Ebitda), une hausse annuelle de 5 à 10 % en moyenne de son résultat net courant, et un taux de distribution aux actionnaires compris entre 55 et 65 %.
« Les objectifs 2012 sont conformes à ces perspectives, avec un dividende au moins stable par rapport à celui versé au titre de 2011 », lui-même stable à 1,15 € par action, a indiqué le groupe.
Proglio a également réaffirmé l’ambition d’EDF d’être le premier électricien mondial avec une palette de production d’électricité diversifiée, composée de 50 % de nucléaire, 25 % de renouvelables (hydroélectricité, éolien, solaire…) et 25 % de centrales thermiques (gaz, fioul ou charbon). Actuellement, son « mix » comprend 54 % de nucléaire et 19 % de renouvelables.
Le groupe a par ailleurs annoncé avoir franchi une étape majeure dans sa prise de contrôle de l’électricien italien Edison, avec la conclusion d’un accord final avec les coactionnaires italiens, qui reprend les termes du compromis préliminaire négocié fin décembre. Malgré l’ensemble de ces nouvelles positives, les investisseurs ne semblaient pas convaincus hier. L’action du groupe a reculé de 3,24 % à 18,08 € en milieu de journée, signant ainsi l’une des plus fortes baisses dans un marché en recul de 0,77 %. Enfin, le PDG du groupe a refusé de commenter « les déclarations d’aucun homme politique » en termes de politique énergétique, qu’il soit de droite ou de gauche.
http://www.republicain-lorrain.fr/france-monde/2012/02/17/edf-benefice-triple-malgre-la-crise
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