VERITE

"Croyez ceux qui cherchent la vérité, doutez de ceux qui la trouvent." André Gide

"Il ne faut pas dire toute la vérité, mais il ne faut dire que la vérité." Jules Renard

"La vérité est le soleil des intelligences." Luc de Clapiers

"Je me sens parfaitement honnête homme, c'est-à-dire dévoué, capable de grands sacrifices, capable de bien aimer et de bien haïr les basses ruses, les tromperies."

La vérité n'est pas faite pour consoler comme une tartine de confitures qu'on donne aux enfants qui pleurent. Il faut la rechercher, voilà tout, et écarter de soi ce qui n'est pas elle.

G. Flaubert

"Il n'y a de réussite qu'à partir de la vérité." Charles De Gaulle (Mémoires)

Times

Bonjour et Bienvenue La Vérité Mussipontaine vous salue bien

mardi 13 septembre 2011

Asinus asinum fricat...


La crise des ânes.

Un homme portant cravate et veston se présenta un jour dans un village.  Monté sur une caisse, il cria à qui voulait l'entendre qu'il achèterait cash 100 € l'unité,  tous les ânes qu'on lui proposerait. Les paysans le trouvaient bien un peu étrange mais son prix était très  intéressant et ceux qui topaient avec lui repartaient le portefeuille rebondi, la mine  réjouie. Il revint le lendemain et offrit cette fois 150 € par tête, et là encore une grande partie des habitants lui vendirent leurs bêtes. Les jours suivants, il offrit 300 € et ceux qui ne l'avaient pas encore fait vendirent les derniers ânes  existants. 

Constatant qu'il n'en restait plus un seul, il fit savoir qu'il reviendrait dans huit jours acheter chaque âne 500 € et il  quitta le village.

Le lendemain, il confia à son associé le troupeau qu'il venait d'acheter et l'envoya dans ce même village avec l'ordre de revendre les bêtes à 400 € l'unité.  Face à la possibilité de faire un bénéfice de 100 € dès la semaine suivante, tous les villageois rachetèrent leur âne jusqu'à quatre fois le prix qu'ils l'avaient  vendu et pour ce faire, tous empruntèrent.

Comme il fallait s'y attendre, les deux hommes d'affaires une fois les ventes réalisées s'en allèrent prendre des vacances méritées dans  un paradis fiscal et tous les villageois se retrouvèrent avec des ânes sans valeur, endettés  jusqu'au cou, ruinés. 

Les malheureux tentèrent vainement de les revendre pour rembourser leurs  emprunts. Le cours des ânes s'effondra. Les animaux furent saisis puis loués à leurs précédents propriétaires par le  banquier.
Celui-ci pourtant s'en alla pleurer auprès du maire en expliquant que s'il  ne rentrait pas dans ses fonds, il serait ruiné lui aussi et devrait exiger le remboursement immédiat de  tous les prêts accordés à la commune.

Pour éviter ce désastre, le Maire, au lieu de donner de l'argent aux  habitants du village pour qu'ils paient leurs dettes, le donna au banquier, ami intime et premier adjoint, soit dit en passant. Or celui-ci, après avoir rétabli sa trésorerie, ne fit pas pour autant un trait sur les dettes des villageois ni sur celles  de la commune et tous se trouvèrent proches du surendettement. 
Voyant sa note en passe d'être dégradée et pris à la gorge par les taux d'intérêts, la commune demanda l'aide des communes voisines, mais ces dernières lui répondirent qu'elles ne pouvaient en aucun cas l'aider car elles avaient connu les mêmes infortunes.  Sur les conseils avisés et désintéressés du banquier, toutes décidèrent de réduire leurs dépenses : moins d'argent pour les écoles, pour les programmes sociaux, la voirie, la  police municipale... On repoussa l'âge de départ à la retraite, on supprima des postes d'employés  communaux, on baissa les salaires et parallèlement on augmenta les impôts. C'était, disait-on, inévitable mais on promit de moraliser ce scandaleux  commerce des ânes.
Cette bien triste histoire prend tout son sel, quand on sait que le banquier et les deux escrocs sont frères et vivent ensemble sur une île des Bermudes, achetée à la sueur de leur front. On les appelle les frères Marchés. 

Très généreusement, ils ont promis de subventionner la campagne électorale  des maires sortants.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire