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mercredi 6 mars 2013

UMP-FN, à quand la fusion ?

L’ère Sarkozy a sans conteste été synonyme d’un rapprochement idéologique entre l’UMP et le Front national.

Cette collusion des droites a récemment pris un nouveau tournant. Dans la rue tout d’abord, avec la participation des deux formations aux manifestations contre le mariage pour tous. Mais aussi à l’Assemblée avec pour la première fois dans la Vème République le dépôt d’un projet de loi commun entre des députés UMP et une députée du Front national, Marion Maréchal-Le Pen. Les sujets d’accord entre les deux partis semblent aujourd’hui pulluler. Alors, à quand la fusion ?
Main dans la main dans la rue contre l’extension des droits
Il est très rare de voir des élus de l’UMP ou du Front national défiler dans la rue aux côtés des français. CPE, retraites, TSCG, lors de chacune de ces mobilisations ils ont brillé par leur absence. Il faut remonter à Mai 68 et aux manifestations de soutien à De Gaulle ou encore à 1984 et la mobilisation pour la défense de l’enseignement privé pour voir la droite ainsi mobilisée. Cependant, nombreux sont ceux qui, le 13 Janvier dernier, ont participé à une manifestation rassemblant entre 340 000 et 800 000 personnes dans les rues de Paris.
Malheureusement, ce ne sont ni l’extension ni la sauvegarde des droits des français qui ont ainsi fait défiler les différentes familles de la droite, mais au contraire le refus de l’extension du droit au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels.
En défilant au côté du Front national, de Civitas ou encore du négationniste britannique Nick Griffin, l’UMP a rendu visible ce que beaucoup refusaient jusque-là de voir, le rapprochement inéluctable entre la droite et l’extrême droite.
Pour l’association de défense des LGBT Gaylib, membre de l’UMP, ce geste est celui de trop. «Les moyens financiers, techniques et humains déployés par l’UMP pour aller manifester aux côtés de Civitas et du Front National sont rédhibitoires» affirme par exemple sa présidente Catherine Michaud.
En juin, lors de la première session à l’Assemblée nationale, Jean-François Copé, président de l’UMP avait refusé de serrer la main de Marion Maréchal-Le Pen, il défile aujourd’hui devant toute la France à ses cotés pour la défense d’une vision réactionnaire de la famille, du couple et de l’amour…
Un argumentaire commun contre le droit de vote des étrangers
L’histoire de la République se conjugue avec l’extension des droits politiques et sociaux, à une part toujours plus importante de la population. Pourtant, ce qui rassemble aujourd’hui UMP et Front national, c’est au contraire le refus de poursuivre l’œuvre initiée par les révolutionnaires à la fin du XVIIIe siècle.
On retrouve cette volonté dans l’opposition au mariage pour tous mais aussi dans la mobilisation contre le droit de vote des étrangers. Là encore les droites sont mobilisées (tracts, affiches, pétitions…) et font sur le fond front commun.
Car de Copé à Philippot (Vice-président du Front National) l’argumentaire est le même. « Nous estimons que nationalité et citoyenneté doivent être en toutes circonstances associées. C’est notre tradition française et républicaine »¹. « Le droit de vote pour les étrangers non communautaires (…) portera atteinte au lien indissociable depuis les fondements de la République entre le droit de vote et la nationalité française »².
D’après eux, le lien entre nationalité et droit au suffrage remonte aux fondements de la République. C’est cependant une ineptie de plus. En effet, la Convention nationale, Assemblée constituante née de la proclamation de la Première République (21 septembre 1792), va reconnaitre au britannique Thomas Paine et au prussien Jean-Baptiste Cloots le droit de voter et de se faire élire. Ainsi  bien qu’étrangers, ces deux hommes reconnus comme citoyens d’honneur par la France, siègeront dans la toute première assemblée de notre République.
La Constitution du 24 avril 1793, bien que jamais appliquée, énoncera quant à elle dans son article 4 que « Tout étranger âgé de vingt et un ans accomplis, qui, domicilié en France depuis une année – Y vit de son travail – Ou acquiert une propriété – Ou épouse une Française – Ou adopte un enfant – Ou nourrit un vieillard ; – Tout étranger enfin, qui sera jugé par le Corps législatif avoir bien mérité de l’humanité – Est admis à l’exercice des Droits de citoyen français ».
Du côté de l’UMP comme du Front national, on aime se présenter en ardant défenseur de la République et de ses principes. Cependant, à en croire les propos de leurs représentants respectifs, ces deux formations semblent complètement ignorer l’histoire de la France républicaine et trahissent ainsi l’état d’esprit et les volontés de ceux qui, depuis la Révolution, l’ont édifié.
Unis sur les bancs de l’Assemblée pour vomir leur haine de la Révolution
Le 16 janvier dernier, le rapprochement entre l’UMP et le FN a pris un tout nouveau tournant. Pour la première fois de la Cinquième République, des députés des deux formations ont présenté un projet de loi en commun. Celui-ci porte sur la reconnaissance du « génocide vendéen en 1793-1794 ».
C’est Lionel Luca, figure de proue de la Droite populaire et plusieurs députés UMP qui sont à l’origine de ce projet. Ils ont fait le choix de transmettre leur texte à Marion Maréchal-Le Pen pour qu’elle puisse le co-signer, ce qu’elle a bien évidemment accepté. Il faut dire qu’en reprenant la vielle rengaine du Front national sur le « génocide vendéen » tout était fait pour plaire à la petite fille de Jean-Marie Le Pen. Il avait à ce sujet lui-même présenté un projet similaire en 1987 lorsqu’il était député.
A travers cet accord législatif, l’UMP opère un changement tactique face au FN. Le but n’est dorénavant plus de se réapproprier les thèses frontistes pour capter l’électorat d’extrême droite, mais de s’allier directement avec les cadres du parti pour construire des projets communs.
Après la victoire de la Droite forte (mouvement porté par Guillaume Peltier, ancien militant du Front national) lors du vote des motions par les adhérents de l’UMP, il y a de fortes chances de voir se reproduire ce type d’alliance dans les mois à venir. En effet, en mettant en avant la fierté d’être français ou encore en proposant de supprimer le droit de grève des enseignants, ce mouvement porte un discours totalement en phase avec celui de l’extrême droite.
Manifestations et idées communes, argumentaires et projets de loi communs… Le rapprochement entre l’UMP et le Front national semble inéluctable. Il est d’ailleurs largement plébiscité par la base des deux formations. En juin dernier, 64% des électeurs du FN et 55% de ceux de l’UMP souhaitaient une alliance électorale pour les élections législatives. L’importance des prochaines échéances électorales, et notamment des municipales pour l’UMP, ne risque pas d’inverser cette tendance.

¹ Florian Philippot, 19 septembre 2012
² Jean-Francois Copé, 27 Septembre 2012

LE 25 janvier 2013 Par MATTHIEU LEPINE

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